Observatorio de la Economía Latinoamericana


Revista académica de economía
con el Número Internacional Normalizado de
Publicaciones Seriadas ISSN 1696-8352

ECONOMÍA DO BRASIL

LE COMMERCE INTERNATIONAL DE LA CHINE ET DU BRESIL APRES L’OUVERTURE DU MARCHE DES ANNÉES 1990: LA VOIE VERS LE DEVELOPPEMENT ?





Lansana Seydi (CV)
Ronaldo Bernardo Junior (CV)
Rodrigo Rodrigues de Freitas (CV)
ronaldoufrrj@yahoo.com.br
Universidade Santa Úrsula





RESUMÉ

Cet article analyse l’application de la théorie du commerce international dans des pays émergents de l’Asie et de l’Amérique Latine en particulier en Chine et au Brésil, dans un processus de globalisation. Cette politique se fait différemment en Chine et au Brésil par rapport aux réalités régionales et nationales, liées parfois aux avantages comparatifs de chaque pays, qui conduisent l’un ou l’autre, à adopter une politique d’exportation basée sur des biens à faible contenu technologique ( les produits primaires ), comme c’est le cas du Brésil. Cette primarisation de l’industrie brésilienne par rapport à celle de la Chine a pour origine la politique du taux d’intérêt très élevés au Brésil qu’en Chine. La valorisation de la monnaie brésilienne par rapport au dollar affecte son industrie et ne favorise pas la compétitivité des biens exportés au marché mondial, favorisant ainsi l’entrée des capitaux étrangers spéculatifs ( non productifs ). Bien qu’il y ait une amélioration des indicateurs macroéconomiques la monnaie brésilienne reste encore très valorisée para rapport au dollar tandis que la monnaie chinoise est très peu valorisée. Les résultats empiriques obtenus dans cette thèse nous indiquent que la Chine exporte plus des biens à contenu technologique que le Brésil et a un degré d’ouverture plus élevé.

Mots-Clefs : Commerce international, libéralisation, investissement, exportations, importations, échanges internationaux, taux de change, industrialisation, croissance économique, , compétitivité.

ABSTRACT

This thesis analyzes the application of the theory of international trade in emerging countries of Asia and Latin America in particular in China and Brazil, in a process of globalization. This policy is done differently in China and Brazil in relation to regional and national, sometimes related to the comparative advantages of each country, leading one or the other, to adopt a policy based on export of low technological content (primary products), as is the case of Brazil. This primarization of Brazilian industry compared to that of China's original interest rate policy very high in Brazil and China. The valuation of the Brazilian currency against the dollar affects its industry and is not conducive to the competitiveness of goods exported to the world market, thereby encouraging the entry of speculative capital inflows (not productive). Although there is an improvement in macroeconomic indicators the Brazilian currency remains very valued against the dollar while the Chinese currency is valued very little. The empirical results obtained in this thesis indicate that China exports more goods to technology-and that Brazil has a higher opening.

Keywords: International trade, liberalization, investment, exports, imports, industrialization, exchange rates, economic growth, openness, competitiveness.

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Seydi, L., Junior, R. y Rodrigues de Freitas, R.: "Le commerce international de la Chine et du Bresil apres l’ouverture du marche des années 1990: la voie vers le developpement ?", en Observatorio de la Economía Latinoamericana, Número 205, 2014. Texto completo en http://www.eumed.net/cursecon/ecolat/br/14/ouverture.hmtl


1 - INTRODUCTION
Il y a eu des réformes aussi bien en Chine qu’au Brésil pour s’insérer dans l’économie mondiale et s’adapter évidemment aux règles du marché à partir des années 1990. Ces réformes, il faut noter qu’elles ont été lentes et progressives en Chine du fait du régime communiste en vigueur, avec son appareil administratif lourd et qui résiste longtemps à tout autre phénomène venant de l’extérieur, aspirant ainsi un changement des règles de fonctionnement du système en place, ici dans notre cas d’études, il concerne le mode  de fonctionnement du système productif.
Il en est tout autrement au Brésil car ce pays a été colonisé par l’occident, habité et dirigé par les descendants européens depuis des siècles (découvert en 1500), ce qui contribue à une plus grande facilité et rapidité d’adaptation au changement surtout venant de l’occident en ce qui concerne la politique économique. Par ailleurs, le géant de l’Asie de l’Est et ce lui de l’Amérique du Sud réalisent des performances économiques assez notoires au début des années 1990 avec respectivement une croissance de 11% et 6%.
Dans ce cadre là, la Chine quant à elle, réalise un paradoxe dans les années 1990, paradoxe en ce sens qu’elle était considérée comme étant le dernier régime communiste de la planète et en même temps, elle bat tous les records de performance ( croissance ) F. Lemoine (1994 )1 et en 1992, le parti communiste met en place l’ « économie socialiste de marché », un terme qui nous semble confus au premier regard. Toutefois, cette appellation s’accompagne véritablement avec des caractéristiques plus saillantes du capitalisme à savoir la mise en place des bourses de valeurs, des spéculations mobilières et immobilières, la propriété privée des moyens de production et évidemment la rouée vers les capitaux étrangers.
Cet article analyse l’application de la théorie du commerce international dans les pays émergents de l’Asie et de l’Amérique Latine en particulier en Chine et au Brésil dans un processus de globalisation et pourquoi l’ouverture commercial n’a-t-il  pas les mêmes effets en Chine et au Brésil? En quoi les effets de la politique monétaire sur l’industrie diffèrent  entre le Brésil et la Chine? Dans cette étude, la méthodologie utilisée est la consultation bibliographique, des documents au centre documentations frnançaise, des experiences empiriques et des calculs statistiques .
Pour mieux aborder ce sujet, il nous semble important de mettre en évidence d’abord sur la caractérisation du commerce international (I) ensuite sur le taux de change et politique industrielle en Chine et au Brésil (II) et enfin les résultats de cette étude (III).

2 - METODOLOGIE
Cette partie de l´article a pour objectif de présenter la metodologie utilisée pour réaliser l´étude e l´analyse qui seront présentées. Ainsi, cet article présente les caracteristiques d´une recherche qualitative et quantitative en ce sens qu´elle cherche á analyser et comparer les données statistiques et  économiques de la Chine et du Brésil durant la période considerée e voir si la politique monetaire de ciblage d´inflation a une relation positive ou négative dans ces deux pays. C´est pour cela que les calcules statistiques et consultations des documents ont été utilisés.
2.1-Limitations métodologiques
Bien que les limites présentes dans cet article n´interferent pas dans la qualité des interpretations de l´etude et de l´analyse des données et des futures hypothéses qui pourront être analysées par d´autres chercheurs, quelques limitations métodologiques mérites d´être présentées.
La premiére limite est, parfois, l´impossibilité d´obtenir une série longue de données d´égale dimension pour ces deux pays et dans certains cas, il était impossible de trouver les données sur la Chine pour être pays fermé, mas aussi par ce que peu de chercheurs s´interessaient á la Chine il y a peu de temps.
La deuxiéme limitation est l´univers d´études e d´analyses de l´echelle analysée dans l´article en ce sens la recherche s´est basée sur des données secondaires dont l´origine laisse des doutes dues á l´oppacité de la Chine, mais aussi ce sont deux pays gigantesques. Cette grande dimension présente des difficultés pour obtenir toutes les informations necessárias pour le developpement de cet article.

3 CARACTERISATION DU COMMERCE INTERNTIONAL
3.1 - Définitions de l’efficience dans le commerce
En ce qui concerne l’efficience ricardienne, elle s’inscrit dans le cadre de la théorie orthodoxe, et met donc en rapport les approches classique ( Modèle ricardien ) et néoclassique ( Modèle de Heckscher-Ohlin ) du commerce international. Ces approches ont comme point de départ le concept de l’avantage comparatif en ce qui concerne les coûts. De fait, cette approche nous enseigne qu’un pays a un avantage comparatif dans la production d’un bien si le coût d’opportunité associé à la production du même bien par rapport à d’autres biens est plus faible que dans d’autres pays.
3.2- Stabilité monétaire et déficits commerciaux croissants des années 90 
Il n’est pas nécessaire de dire que les thèmes ci-dessus cités étaient très loin d’avoir une importance particulière effective dans l’agenda économique et la politique économique des années 1990, l’augmentation du degré d’ouverture de l’économie à la concurrence internationale.
A cet effet, l´ouverture et la politique monetaire ont permis á la Chine d´être, actuellement,  le deuxiéme plus grand acteur du commerce mondial, alors que l’amortissement des emprunts et le paiement du service de la dette externe répondaient essentiellement pour le passif externe brésilien des années 1980. Les envois de devises à titre de rémunération du capital de risque et des investissements directs étrangers, représentaient la plus grande part du passif externe des années 1990. Enfin, pendant que les années 1980 se caractérisent par une « stagflation », les années 1990, quant à  elles se caractérisent par une situation de « stop and go », c’est-à-dire une situation d’alternance des phases d’expansion et de récession d’activité économique.dont la cause principale serait la politique monetaire appliquée au Brésil qui ne facilite pas la croissance et le développement du commerce, démontré sur le graphique ci-dessous.

Dans la figure n°1, nous observons que l’évolution des exportations et des importations du Brésil et la Chine affiche une tendance commune entre la fin des années 1970 et début des années 1990. Les deux pays exportent et importent presque les mêmes valeurs en millions de dollars. C’est surtout à partir de 1993 que la Chine voit son commerce accélérer et le Brésil affiche une légère croissance.
La croissance des exportations de la Chine paraît croître à un taux exponentiel. Hormis les Zones Economiques Spéciales (ZES), la Chine a mis en place d’autres politiques économiques visant à accélérer la croissance. A ces ZES, viennent s’ajouter les Zones de Développement Economiques et Technologiques (ZDET), situées dans les villes portuaires ou côtières et sont destinées à l’industrie et au développement du commerce.
Ces ZDET ont été créées en même temps que les ZES où il y a une gratuité des terrains pendant les premières années puis une forte baisse des impôts sur ces terrains, une baisse des tarifs douaniers, statuts particuliers des cadres des multinationales. Ces ZES et ZDET sont des régions géographiques où les lois économiques sont les plus libérales et sont d’importants facteurs pour expliquer cette performance des exportations de la Chine par rapport à celle du Brésil.
 La stagnation du commerce  du Brésil s’affiche déjà à partir des années 1980 jusqu’au début des années 1990.  Durant la décennie perdue (1980), le Brésil a souffert d’hyperinflation, crise de la dette des pays en développement qui doit avoir touché plus le Brésil que la Chine. L’hyperinflation a désorganisé le pays qui n’a pas su adopter des politiques de croissance qui pouvaient stimuler l’augmentation des exportations et des importations. D’autre part, le pays demeurait encore plus ou moins fermé au commerce surtout par rapport aux importations. Toutefois, même après avoir adopté de mesures d’ouverture fin des années 1980 et début des années 1990, l’hyperinflation doit avoir freiné la croissance non seulement du commerce international, mais aussi des investissements des entreprises.
Les mesures adoptées par le Brésil pour lutter contre le phénomène d’hyperinflation ont provoqué aussi la surévaluation de la monnaie brésilienne qui a fait que les importations ont pu dépasser les importations entre 1994 et 2002.
 C’est ainsi que nous pouvons observer dans la figure n°3.2 ci-dessous que la participation du commerce total dans le PIB pour le Brésil est très inférieure à celle de la Chine.
En effet, au début des années 1970, la participation du commerce total en pourcentage du PIB du Brésil était supérieure à celle de  la Chine. L’inversion de la tendance s’observe dans le graphique n°2 ci- dessous à partir des années 1980.
La Chine fait du commerce international un fondement de sa politique de la croissance économique qui doit être le résultat des politiques industrielles orientées par la présence de l’Etat, mais aussi par la mise en place des ZES et des ZDET avec des statuts spéciaux de gestion qui ont fortement contribué à la croissance locale (régionale) et nationale. Ceci est sans doute à la base des taux de croissance économique plus élevés enregistrés durant les dernières années par la Chine en comparaison au Brésil.

Le Brésil n’a presque pas de politiques industrielles compte tenu des politiques macroéconomiques qui ne permettent pas des investissements élevés qui puissent promouvoir la croissance économique aussi élevée.

4 - LES TAUX DE CHANGE ET POLITIQUES INDUSTRIELLES
4.1 Le Taux d’Intérêt et Taux de Change
La théorie économique nous apprend que dans une économie ouverte, sans restriction aux mouvements de capitaux, il existe, dans une certaine mesure une perte de liberté dans la fixation du taux d’intérêt domestique. Nous considérons que cette hypothèse s’applique souvent à des pays émergents, comme le  Brésil. Ainsi, lorsque le pays adopte un régime de taux de change fixe, la pratique du taux d’intérêt inférieur au taux international provoquerait une sortie des capitaux. De l’autre côté, sous régime de taux de change flexible, la pratique de taux d’intérêt bas provoquerait une sortie des capitaux, qui, à son tour permettrait une dépréciation de la monnaie locale.
Nous constatons qu’il y a une relation étroite entre la politique du taux d’intérêt et le comportement du taux de change. Si la politique monétaire est restrictive et le taux de change est flexible, comme c’est le cas du Brésil, alors la conséquence est que le taux de change tend à s’apprécier.
 C’est ce qui serait profitable à la banque Centrale lorsque l’objectif principal est la lutte contre l’inflation car les biens importés passeront à coûter moins chers. Cependant, ce qui paraît comme un bénéfice social peut se révéler très coûteux. Pratiquer le taux d’intérêt élevé provoque une appréciation du taux de change et autres conséquences négatives sur l’ensemble de l’économie. Un taux de change apprécié provoque une perte de compétitivité de la part des industries nationales. Il serait plus avantageux pour les agents économiques de s’approvisionner à l’étranger que localement. Un phénomène qui peut provoquer la fermeture des usines, perte d’emplois, déficit du compte courant etc.
Comme nous le voyons, la politique monétaire de ciblage d’inflation en cours au Brésil est à la base dans une certaine mesure de l’appréciation du taux de change. Le pays n’a pas une politique macroéconomique efficace. Tous les objectifs de la politique économique sont subordonnés aux objectifs de contrôle de l’inflation. C’est du moins cette conception de la politique économique valable jusqu’aux événements de la crise financière internationale qui a affecté toutes les grandes économies mondiales.
La pratique des taux d’intérêt élevés a fortement contribué à l’appréciation du taux de change quand bien même cette appréciation peut être aussi liée à l’augmentation des prix des matières premières exportées par le Brésil.. Tout ceci a fait que l’appréciation de la monnaie a été d’un peu plus de 40% entre janvier 2005 et juillet 2008 (voir figure 3). Dans de telles conditions, la Banque Centrale s’est vue aussi faciliter son rôle de contrôler l’inflation et le gouvernement a vu aussi sa dette externe se réduire en proportion du PIB. 
Sur le plan empirique, il y a plusieurs études qui confirment les impacts négatifs d’une appréciation du taux de change sur la rentabilité du capital et de la croissance économique dans les pays émergents parmi lesquels (Frenkel, 2008) et (Ibarra, 2008).  Nous constatons qu’il y a une relation étroite entre la politique du taux d’intérêt et le comportement du taux de change. Si la politique monétaire est restrictive pour lutter contre l’inflation et le taux de change est flexible, comme c’est le cas du Brésil, il s’en suivra que le taux de change tendra à s’apprécier. .
Bresser-Pereira (2007b) souligne pour sa part que le « piège du taux d’intérêt élevé» a placé le Brésil sous le « piège du taux de change apprécié ». Pour l’auteur, il est difficile d’analyser une de ces deux variables sans en analyser l’autre. Le taux d’intérêt élevé provoque l’appréciation du taux de change. Le « piège du taux de change apprécié » serait plus létal que celui du taux d’intérêt..
Ce qui fait détériorer les indicateurs d’endettement extérieur du pays, les perspectives de marge de profit s’aggravent et, subitement, les créditeurs décident de suspendre le refinancement de la dette, c´est comme ça s’est passé au Brésil en 1998 et en 2002, (Bresser-Pereira, 2007 p. 244).    

Plusieurs économistes défendent que le taux de change joue un rôle fondamental dans le développement d’un pays, Bresser-Pereira (2009), Frenkel (2008), Ibarra (2008) et Plihon (2006). Pour Bresser-Pereira, il convient de maintenir son budget public équilibré, son taux d’intérêt à un niveau modéré, et il faut opter pour un taux de change compétitif pour un pays. L’auteur affirme en plus que parmi ces trois variables, il considère le taux de change comme la plus stratégique (Bresser-Pereira, op. cit. p. 105). Le taux de change constitue, en effet, non seulement un déterminant puissant des exportations et des importations, mais aussi des salaires, de la consommation, des investissements et de l’épargne.
La figue 4 démontre clairement une très grande différence entre la Chine et le Brésil en ce qui concerne particulièrement les taux d’intérêt. En 1997, nous remarquons qu’il y a une différence dans l’ordre de 8 à 80% respectivement pour la Chine et pour le Brésil. Cette différence semble être la même pour les années considérées. C’est l’une des causes du frein à la croissance du Brésil.

5 - EVOLUTION DES VARIABLES MACROECONIQUES
Dans cette partie, nous ferons une étude comparative de l’efficacité du régime de ciblage d’inflation. Cette comparaison prend en considération le régime qui a fonctionné avant l’adoption du ciblage d’inflation. Nous voulons voir comment les principales variables macroéconomiques ont évolué avec l’adoption du ciblage d’inflation.
5.1 - Croissance Economique et Marché Interne
La comparaison de la performance de la croissance du PIB et du taux de chômage entre le Brésil et les autres pays faisant parti du groupe de BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), n’ayant pas adopté la même politique monétaire de ciblage d’inflation comme le Brésil, nous conduit à constater que si l’inflation a été contrôlée au Brésil, d’autres pays ont eux aussi maintenu leurs prix stables, mais avec une forte croissance du PIB, c´est le cas de la Chine. Ce qui revient à dire que l’austérité monétaire aurait freiné la croissance économique au Brésil.

Nous remarquons, dans la figure 4.4, concernant le taux de croissance du PIB de la Chine et du Brésil qu’il y a une forte instabilité de ce dernier, bien qu’il y ait une évolution en dents de scie pour les deux pays jusqu’au 1991. A partir de 1991, nous avons une croissance ascendante et régulière du fait surtout des politiques économiques prises par la Chine.
Par ailleurs, nous constatons que le Brésil observe une croissance plus forte que celle de la Chine dans les années 1960. Cela s’explique par un manque de politiques économiques internes visant à promouvoir la croissance en Chine car nous sommes en présence de la politique de Mao qui mourait finalement en 1976 et marquait le début de la politique d’ouverture engagée par son successeur à la fin des années 1979 début des années 1980. Ces réformes économiques ont fortement contribué à la hausse de la croissance PIB de la Chine tandis que les années 1980 étaient la période de la décennie perdue au Brésil en raison principalement de la politique monétaire ( hyperinflation), provoquant ainsi la chute du taux croissance dans les années 1980.

Nous observons qu’au début de la période dans la figure nº 6 ci-dessus qu’entre 1967 et 1995, le PIB du Brésil et celui de la Chine évoluent de pair dans une même direction. A partir d’alors, la croissance de la Chine s’accélère pendant que la croissance du Brésil connait une certaine stagnation entre 1995 et 1998 et une tendance à la baisse à partir de 1999 jusqu’en 2002. La croissance du Brésil commence à se récupérer à partir de 2003. Nous pouvons attribuer cette mauvaise performance du Brésil à partir de 1995, d’une part à des crises de balances de paiement connues par les pays émergents et aussi à des politiques internes restrictives de lutte contre l’inflation. Ces politiques ont provoqués l’appréciation du taux de change et inhibées les investissements propices à gérer ou à maintenir le rythme de la croissance économique. Les mesures économiques prises en Chine ont permis à ce pays d’observer une plus grande croissance du PIB para rapport à celle du Brésil même s’il faut reconnaître qu’il y a une certaine reprise de la croissance du PIB du Brésil à partir de 2003, ce que nous montre d’ailleurs la figure nº 6.
L’accélération de la croissance de la Chine coïncide avec l’accélération de la participation du commerce total en pourcentage du PIB. Ceci démontre clairement que les politiques de stimulation du commerce international sont importantes pour promouvoir une croissance économique élevée, comme l’a faite la Chine. La stagnation du commerce international du Brésil est aussi une des raisons qui puissent expliquer la stagnation de la croissance du PIB.
En ce qui concerne le PIB par tête d’habitant, le Brésil a un PIB par tête d’habitant  de loin supérieur à celui de la Chine, comme nous pouvons l’observer dans la figure 7 ci-dessous (…). Par ailleurs, le PIB par tête d’habitant de la Chine est entrain de connaître une forte croissance depuis le début des années 1980. Si la croissance de la Chine continuait très forte comme celle enregistrée ces dernières années, en moyenne de 11 % par an, il est possible que la Chine atteigne le PIB par tête d’habitant aussi élevée que celui du Brésil. Le PIB par tête d’habitant élevé du Brésil cache aussi les inégalités sociales élevées dans ce pays.

Si nous considérons seulement la période de l’adoption du ciblage d’inflation, en tenant compte du coefficient de variation du PIB, nous observons que non seulement, durant la période, le taux de croissance du PIB du Brésil est le moins élevé mais le pays présente aussi un coefficient de variation du PIB élevé. Dans le cas précis du Brésil, on peut observer qu’à partir de 2004 que le pays maintient un certain taux de croissance moyen du PIB au dessus de 4 %.
Comme nous le verrons un peu plus loin, cette croissance pendant cette période a été soutenue par deux facteurs qui ne sont pas soutenables à moyen et long terme : d’une part, l’augmentation extraordinaire des prix des matières premières exportées par le Brésil, et d’autre, la croissance du marché interne causé par les politiques de redistribution adoptées par le gouvernement à partir de l’année 2003, qui comprennent l’augmentation du salaire minimum, programme « Bolsa Familia » et du crédit consigné.  
La théorie du ciblage d’inflation nous dit que la seule manière de garantir une croissance soutenable à moyen et long terme est de garantir la stabilité des prix. Cependant, si la stabilité des prix est atteinte par la pratique des taux d’intérêt prohibitifs pour les investissements productifs, il est vrai qu’il n’y aura pas de croissance soutenable.
Le Brésil affiche une formation brute du capital fixe (FBCF) supérieure à celle de la Chine au début des années 1970 jusqu’au milieu des années 1980. La FBCF commence à baisser d’une année après l’autre pendant que celle de la Chine accélère pour dépasser le Brésil. Nous pouvons aussi comprendre pourquoi la Chine connait de fortes croissances économiques pendant que le Brésil est en train de stagner. Une forte formation brute du capital est l’un des moteurs de l’accélération de la croissance économique.
Plus le pays investit, plus il aura des conditions de croissance garantie sans pressions inflationnistes qui exigeraient des politiques restrictives pour lutter contre les pressions de la demande. Moins il investit, plus il sera soumis à des pressions inflationnistes dans le cas où la demande s’accélère dans un rythme plus élevée que l’offre. Ceci démontre la nécessité d’une coordination des politiques : industrielle, commerciale et monétaire pour garantir une stabilité et une croissance soutenue.  Ce qui semble être adopté par la Chine et moins par le Brésil.
La fugure nº9 montre aussi un déclin du solde du total des produits industrialisés à partir de 2006 après une période de croissance qui a commencé en 1998. Cette tendance est constatée dans toutes les catégories des produits industrialisés avec une seule exception pour les produits industrialisés de faible technologie et aussi pour les produits non industrialisés qui maintiennent tous les deux une tendance croissante du solde. Ces données montrent un clair appauvrissement de la composition des produits de la balance commerciale brésilienne dépendant principalement du secteur non industriel et de faible intensité technologique.
La figure nº9 ci-dessus concernant la valeur ajoutée des biens manufacturés en % du PIB de la Chine et du Brésil nous démontre une différence de l’évolution des deux courbes. Nous constatons que, entre 1967 et 1969, il y a eu une baisse de la valeur ajoutée des biens manufacturés de la Chine par rapport à la valeur ajoutée des biens manufacturés du Brésil.
A partir de 1969, la courbe de la valeur ajoutée de la Chine reste au dessus de celle du Brésil jusqu’aux années 2005. Cependant, nous notons qu’il y a eu une tendance de rattrapage des deux courbes entre 1984 et 1985, ce qui se traduit par une certaine amélioration de la valeur ajoutée des biens manufacturés du Brésil par rapport à celle de la Chine.
Cette performance générale de la valeur ajoutée des biens manufacturés de la Chine par rapport à celle du Brésil peut s’expliquer par les orientations des politiques industrielles différentes dans ces deux pays.

La figure ci-dessus nous indique une évolution différente de la valeur ajoutée du secteur des services des deux courbes en % PIB. En ce qui concerne le secteur des services, la courbe de la valeur ajoutée du Brésil est nettement supérieure à celle de la Chine de 1960 à 2005. Cela s’explique par le fait que la Chine soit restée un pays fermé aux investissements étrangers jusqu’au début des années 1980.
Il faut par ailleurs noter qu’après la mort de Mao en 1976, et l’ouverture amorcée par son prédécesseur Deng Xiaoping durant les années 1980, nous remarquons qu’il y a eu une amélioration de la courbe de la valeur ajoutée du secteur des services jusqu’en 2005, même s’il faut tout de même reconnaître qu’elle reste largement inférieure par rapport à celle du Brésil. Cette performance générale de la courbe de la valeur ajoutée du secteur des services s’explique par le phénomène des privatisations du secteur des services au Brésil au milieu des années 1990. C’est pourquoi d’ailleurs qu’on observe qu’à partir de 1995 il y a eu une très forte croissance de cette courbe.

6 - CONCLUSION
Il y a un rapport trés étroit entre la politique du taux d’intérêt et le comportement du taux de change en ce qui concerne la politique monétaire. En présence d´une politique monétaire restrictive et que le taux de change est flexible, comme c’est le cas du Brésil et non pour la Chine, le taux de change observe une tendance d’appréciation. Ce serait mieux pour  la Banque Centrale lorsque son objectif fondamental est la lutte contre l’inflation car les produits ou biens importés seront moins chers. Toutefois, ce qui semble être considéré comme un avantage social peut se présenter très coûteux.
Alors, en pratiquant le taux d’intérêt élevé conduit à une appréciation du taux de change et autres conséquences négatives sur l’économie d´un pays. Ainsi, quand un taux de change est apprécié, cela conduit à une perte de compétitivité de la part des industries locales. A cet effet, il serait plus avantageux pour les agents économiques de s’approvisionner à l’étranger qu’à l’intérieur des frontières nationales. Ce phénomène peut d’ailleurs provoquer la fermeture certaines industries, perte d’emplois, déficit du compte courant etc.
Comme nous le voyons, la politique monétaire de ciblage d’inflation en place au Brésil, a provoqué dans une certaine mesure, de l’appréciation du taux de change. Cela semble indiqué que ce pays n’a pas une politique macroéconomique efficace comme celle de la Chine car tous les objectifs de la politique économique du Brésil sont orientés vers les objectifs de maîtrise de l’inflation. C’est ce qu´on a pu constate jusqu’aprés la crise financière mondiale de 2008. A cet effet, il semble difficile pour le Brésil de changer sa politique économique.
En ce qui concerne  la Chine, elle a adopté une politique de change compétitive, qui lui a permis d’obtenir des taux de croissance du produit intérieur brut plus élevés. Sa forte croissance du produit intérieur brut qui est censée de réduire la pauvreté et les inégalités en Chine n’ont pas joué ce rôle car la pauvreté qui était au départ rurale est aujourd’hui à la fois rurale et urbaine avec des inégalités galoppantes.
A cet égard, on assiste á une appréciation de la monnaie trés basse, (un peu plus de 40% entre janvier 2005 et juillet 2008, voir figure 3). Ainsi, avec l´appreciation du Real par rapport au dollar, la Banque Centrale du Brésil a vu aussi facilité son rôle de contrôler l’inflation et le gouvernement a vu aussi sa dette externe se réduire en proportion du PIB, toutefois la croissance est modeste au Brésil et les exportations sont moins compétitives au marché mondial par rapport à la Chine. La lutte contre l’inflation au Brési a fait que la valeur ajoutée des biens manufacturés est faible par rapport à celle de la Chine ( la figure nº 9), les évolutions du taux d’intérêt, du taux de croissance du PIB, du PIB et de la FBCF le sont également. Si la théorie ´du commerce international est vérifiée (performance) pour la Chine, elle ne l´est pas pour le Brésil. Cette relation nous invite à situer le Brésil dans le modèle de Ricardo (plus de ressources naturelles) et la Chine dans celui de Kaldor et Schumpeter (plus de technologies) et les taux d’intérêt sont un des facteurs responsables.

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1 F. Lemoine (1994), Est auteur du livre intitulé, La nouvelle économie chinoise publiée en 1994 chez La Découverte.

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